Vulnérabilités IT : La nouvelle base de données UE arrive !

Jantien RAULT

CEO POWER ITI

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En bref

La nouvelle base de données européenne ENISA apporte une réponse cruciale aux enjeux de cybersécurité du continent. Lancée le 13 mai 2025, elle permet d’identifier et de répertorier les vulnérabilités informatiques signalées spécifiquement par les entreprises européennes.

Cette initiative vient compléter efficacement le programme CVE (Common Vulnerabilities and Exposures) existant. Elle offre aux organisations du continent un outil adapté à leurs besoins particuliers en matière de sécurité numérique. La base de données facilite le partage d’informations critiques entre les acteurs européens de la cybersécurité.

Les entreprises peuvent désormais contribuer activement à l’amélioration de la sécurité collective en signalant les failles découvertes dans leurs systèmes. Ce nouveau dispositif renforce significativement la capacité de l’Europe à détecter et neutraliser les menaces émergentes. L’objectif est de créer un écosystème de cybersécurité plus résilient et autonome à l’échelle européenne.

Pourquoi une nouvelle base européenne ?

Pourquoi créer une base de données européenne alors que les identifiants CVE font déjà référence pour les failles informatiques ? La question est légitime. Le CVE, véritable annuaire mondial des vulnérabilités, laissait toute la cybersécurité européenne dépendante d’une gouvernance et d’un financement américains. La crise d’avril 2025 a clairement démontré la fragilité de ce modèle.

L’ENISA a développé cette alternative pour offrir une couche européenne adaptée à nos infrastructures et nos obligations réglementaires (notamment NIS2). Concrètement, une entreprise européenne découvrant une faille critique peut désormais la signaler localement, dans un système tenant compte des priorités de notre marché. C’est l’équivalent d’un service après-vente local plutôt qu’un appel à l’autre bout du monde. 😉

Comment ça marche, cette nouvelle base ?

La base européenne (EUVD) complète le CVE sans le dupliquer. Chaque faille concernant l’UE reçoit un identifiant EUVD, lié au CVE existant. Ce système fonctionne comme un double ticket de suivi :

  • Les failles touchant une entreprise française, allemande ou italienne sont enregistrées chez nous
  • Si un CVE existe déjà, les deux identifiants sont synchronisés
  • En l’absence de CVE (rare mais possible), le numéro EUVD prend le relais

L’avantage majeur: une TPE du Vaucluse ou une PME du Finistère peut désormais contribuer à la sécurité collective via un portail dans sa langue et conforme à sa réglementation. Fini les galères avec les formats américains ou les démarches complexes auprès d’organismes internationaux.

Un enjeu de souveraineté… mais pas que !

L’objectif n’est pas de concurrencer le CVE. L’EUVD adopte un modèle “coopétitif” (coopération + complémentarité). La cybersécurité ignore les frontières – nous n’installerons pas de pare-feu à la frontière belge 😅. En revanche, le système européen permet de :

  • Adapter les informations aux priorités locales (infrastructures critiques, PME du secteur public)
  • Réagir plus rapidement aux incidents majeurs dans l’UE
  • Assurer la conformité avec les nouvelles obligations réglementaires (comme NIS2, qui complique la vie de nombreux DSI)

Chez Power ITI, nous constatons déjà les bénéfices pour nos clients : alertes critiques plus rapides, clarification des responsabilités lors d’incidents, et meilleure visibilité pour anticiper les correctifs nécessaires.

Est-ce que ça va compliquer la vie des PME et des équipes IT ?

“Encore une base à surveiller… Qui va s’en occuper ?!” Cette question revient souvent, révélant l’inquiétude des dirigeants multitâches ou des DSI surchargés 😬.

La réalité offre deux perspectives :

  • Pour les petites structures sans IT interne : mieux vaut s’appuyer sur un prestataire vigilant (chez Power ITI, nous centralisons les alertes, filtrons les informations et expliquons simplement les points essentiels)
  • Pour les PME avec équipe IT : une adaptation sera nécessaire pour croiser les informations EUVD/CVE, surtout avec des clients ou projets européens. Bonne nouvelle : les outils de veille intègrent déjà cette double source. Il s’agit d’adopter un nouveau réflexe, pas une révolution impossible

Le vrai risque serait d’ignorer la base européenne sous prétexte qu’elle est récente ou “en bêta”. Les exigences de conformité pour les marchés publics ou secteurs sensibles imposeront rapidement son suivi. La meilleure approche : mutualiser la veille, automatiser au maximum, tout en maintenant un regard humain sur les alertes vraiment importantes.

Ce que ça change pour la gestion des risques et la conformité

Auparavant, de nombreuses PME s’appuyaient uniquement sur le NVD ou le CVE pour la détection des vulnérabilités. Or, certaines failles spécifiques à nos logiciels métiers ou usages européens passaient inaperçues. Avec l’EUVD :

  • Les risques spécifiques à l’UE sont mieux identifiés
  • Les obligations de suivi (audit, traçabilité) deviennent plus faciles à justifier auprès des clients ou assureurs
  • Les plans d’action sécurité gagnent en précision (fini les “on verra plus tard si la France en parle…”)

Pour les responsables IT gérant plusieurs sites dans différents pays de l’UE, l’EUVD permet d’harmoniser les pratiques, d’éviter les doublons et les incohérences dans la priorisation des correctifs. Un véritable atout pour ceux qui jonglent avec plusieurs référentiels.

L’avis terrain : plus d’autonomie, plus de responsabilisation

Cette base européenne donne à chaque entreprise – petite ou grande – les clés de sa propre cybersécurité. Les décisions prises à des milliers de kilomètres sans concertation ne s’imposent plus unilatéralement. Chacun peut participer, signaler et comprendre ce qui le concerne réellement.

Chez Power ITI, nous défendons depuis longtemps l’idée que les PME doivent reprendre le contrôle de leur sécurité numérique. Avec l’EUVD, n’importe quelle entreprise peut signaler une faille, suivre sa résolution et s’assurer que ses outils figurent dans un catalogue pertinent. Cette approche favorise la maturité cyber de tout notre écosystème.

Mais concrètement, pour votre quotidien ?

Soyons honnêtes : la veille sécurité représente déjà une charge mentale et technique considérable pour de nombreuses TPE/PME. Un deuxième référentiel peut sembler intimidant. Pourtant :

  • Les solutions d’infogérance et de co-management comme Power ITI intègrent déjà ce flux dans leurs outils d’alerte
  • Les audits sécurité peuvent désormais utiliser des critères “UE” mieux adaptés à vos clients et marchés
  • Les formations cybersécurité incluent de plus en plus la lecture croisée entre CVE et EUVD

L’accompagnement reste la clé. Personne n’attend de vous une expertise instantanée – l’important est d’être bien entouré, bien équipé et de comprendre les enjeux derrière chaque alerte.

Quelques cas concrets pour finir !

  • Cas d’école : une PME du secteur médical signale une faille sur un logiciel métier peu connu, utilisé uniquement en France. Grâce à l’EUVD, l’alerte circule rapidement entre hôpitaux français, éditeurs et experts. Résultat : correctif appliqué avant exploitation de la faille.
  • Gérant de TPE : “Sans personnel IT interne, qui assure ma veille ?” Réponse : un partenaire comme Power ITI vous résume mensuellement les points importants, sans jargon ni alarmisme, avec des actions concrètes.
  • DSI multisites : “Comment prioriser les correctifs entre filiales en France, Allemagne et Espagne ?” L’EUVD intègre chaque incident identifié dans un pays de l’UE, facilitant la coordination et la remont

 

Pour conclure

La mise en place de la base de données européenne sur les vulnérabilités représente un tournant décisif pour renforcer la cybersécurité sur le continent. L’EUVD répond à un besoin urgent d’autonomie et de réactivité face aux menaces numériques en permettant aux entreprises de signaler et suivre les failles selon leurs spécificités. Pour les TPE et PME, cette initiative offre une sécurité accrue et l’opportunité de s’engager activement dans la protection de leur environnement numérique. L’EUVD constitue un atout précieux dans l’arsenal de protection des acteurs économiques européens, tout en favorisant une coopération locale essentielle pour bâtir un avenir numérique plus sûr.

Sources

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À propos de l'auteur
Jantien RAULT

Depuis plus de 20 ans, j’accompagne les PME dans leur transformation digitale et la gestion de leur IT.

🔹 L’IT, c’est mon métier : infogérance, cybersécurité et optimisation des systèmes.

🔹 Les PME, c’est mon terrain de jeu : des solutions sur-mesure, adaptées aux vrais besoins des entreprises.

🔹 Ma vision : simplifier l’informatique pour qu’elle devienne un atout, pas un casse-tête.

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